L’on entend régulièrement que la crise de 2008 que nous subissons encore était une crise financière.
En est-on bien sûrs ?
Je ne le crois pas.
Une crise de l’endettement plus qu’une crise financière
Depuis plusieurs décennies, la très grande part des états occidentaux (et non occidentaux) ont artificiellement dépensé plus qu’ils ne produisaient. L’exigence de bien être des peuples, les relances par la consommation, données comme solution à l’atonie économique l’ont amené.
L’endettement a partout monté du fait de cette exigence des peuples mal arbitrée par des élites politiques se leurrant elles-mêmes ou désireuses de surfer sur l’amitié achetée.
Partant de là, il était obligatoire que le système financier se sécurise et sécurise chacun face à la dette croissante en créant des produits dérivés sophistiqués qui permettent de vivre avec cette dette, reportant malheureusement l’échéance d’un clash inévitable.
Le problème ne me parait en aucun cas réglé.
Ne peut-on craindre à très court terme une nouvelle crise, autrement plus grave encore que celle de 2008 car arrivant sur des économies fragiles. Une crise issue de ces dettes croisées qui continuent de croître et de ces quantitative easing pernicieux dont ne se sortiront que les quelques plus forts.
Une crise des ressources naturelles qui va durer des décennies (?)
Au-delà de cette crise dite financière, reste la crise de la surconsommation qui y a amené. Surconsommation par rapport à la création de richesse et surtout surconsommation par rapport aux réserves naturelles.
Les prélèvements fait sur la planète, c’est un lieu commun, s’ont de l’ordre de 6 fois supérieurs à sa capacité d’auto régénération. Compétition sur les énergies, sur les minéraux et métaux, sur l’eau, sur les cultures agricoles.
Les vraies solutions n’existent pas encore. Une éolienne pioche plus de ressources à la terre qu’elle n’en fournit ensuite. Les recyclages sont complexes, de faible impact et avec leurs propres nuisances et consommations.
Il n’est guère pensable que nous revenions naturellement à des standards de vie et de prélèvement sur les ressources naturelles tels qu’ils étaient il y a quelques décennies.
Il est donc probable que nous soyons d’abord dans une crise écono-environnementale dont nous mettrons de nombreuses années à trouver les solutions souhaitables, techniques ou comportementales.
Mais des solutions micro économiques
Le cœur de métier du chef d’entreprise
Le cœur de métier du chef d’entreprise est de maximiser la création de richesse de son entreprise.
Par cela il en garantira la survie, le travail de ses employés, l’adéquation aux besoins du marché et, de manière induite, le bien être de la société civile en général.
Il devrait donc passer la majeure partie de son temps à assurer cette création de richesse et à se centrer sur son cœur de métier.
Mais observons un chef d’entreprise, surtout un chef de petite entreprise.
10% du temps sur des problèmes financiers ?
On peut penser qu’en moyenne 10% du temps du patron d’une petite entreprise est accaparé par la gestion des difficultés financières issues de la crise. Que ces difficultés soient liées à des banques frileuses à soutenir l’entreprise ou à des clients fragilisés qui négocient jusqu’à toute perte de rentabilité et qui ne payent pas, ou pas à temps. Etat inclus ! Très largement !
Ce temps passé est important mais pas monstrueux pourtant eut-égard à l’importance apparente de cette crise « financière » mise en avant partout
Combien de temps pour satisfaire normes et réglementations ?
Sur ce domaine, il y a le temps réel et le temps qu’il faudrait pour se mettre au droit de toutes les normes et de toutes les règlementations !
Quelles sont les normes de rejet dans le domaine nucléaire ou pour les effluents en métaux lourds ? Y a-t ‘il un document qui les recense ? Non ! Il y a des arrêtés préfectoraux, il y a du cas par cas. L’entreprise se doit de faire une « étude d’impact » sur l’environnement et sur les populations !!!
Le législateur, poussé par l’opinion publique, se protège lui-même en ne statuant pas sur des normes, sur une moyenne, toujours critiquable. Il laisse à l’entreprise le soin de garantir que son impact est acceptable. Porte ouverte à la débauche d’énergies non constructives, à l’arbitraire, au risque permanent de la condamnation future !
Comment chiffrer la mobilisation de temps du chef d’entreprise hors de son cœur de métier entre celui qui passera outre la règlementation et celui qui tentera d’aller le plus loin possible de la mise aux normes impossibles.
Quels sont les taux de métaux lourds acceptables dans les tissus du fait de la règlementation Reach ?
Ils semblent un peu plus précisés et clairs bien qu’en permanence mouvants. Mais ces concentrations sont-elles rapportées à la matière elle-même, à la matière transformée, au produit fini multi matière assemblée. Selon quelle méthode de mesure ? A quel coût ? Le plus grand flou existe !
Loi sur la pénibilité. Va devoir être suivies dans chaque entreprise la pénibilité à chaque poste de travail. Mais là aussi, les critères ne sont pas clairement fixés. Seules les intentions le sont. A charge de l’entreprise de mettre en œuvre le système qui montrera une cohérence, et de fixer ses propres limites toujours possible à remettre en cause à postériori !
Sur la plupart des domaines malheureusement, le législateur croit protéger la population en édictant des règles de plus en plus complexes, reportant la responsabilité de leur interprétation sur la propre entreprise, générant des coûts organisationnels énormes, ou bien des prises de risque énormes, sans jamais toutefois que l’on puisse être sûrs d’être dans les clous de la règlementation. Seul un procès futur pourrait le statuer. Et l’on sait que dans les procès c’est toujours le plus fort qui gagne.
La simple complexité d’élaboration d’une fiche de paye coute entre 50 et 150 € par salarié. Presque 10% du montant qui lui est versé ! N’est-ce pas là la crise ?
Je suis pour ma part persuadé (il faudrait le mesurer !), que presque le quart des forces vives de l’entreprise et des forces vives de son dirigeant, sont absorbées par l’énorme difficulté à gérer la règlementation croissante et peu claire. Peu claire même pour ceux en charge de la faire appliquer ou de conseiller !
Bien sûr des consultants vont intervenir pour aider, faciliter, cadrer, mais, bien au-delà d’une crise financière n’est-on pas en fait d’abord dans une crise de la surprotection et de la règlementation ?
Pour l’entreprise comme pour un pays !
Combien coûtent chaque année les législateurs, les lobbies, les avocats, les juges, les procès, les recours, les appels ?
Combien d’argent qui pourrait être mis dans la création de richesse et le bien-être social !
Une remise à plat règlementaire bienvenue
Le gouvernement précédent avait fait étudier une remise à plat règlementaire majeure, avortée avec l’arrivée d’un nouveau gouvernement au pouvoir.
Le gouvernement actuel promet un choc de simplification.
Il est bienvenu !
Imaginons que le chef d’entreprise comme l’entreprise toute entière passe seulement 10% de temps de moins à gérer des contraintes règlementaires et 10% de plus à améliorer sa stratégie, son organisation, ses produits, ses coûts, à rendre plus de service !
Y aurait-il même alors encore une crise ?
On ne serait pas loin en tout cas de l’avoir effacé.
Surtout, l’on aurait redonné le goût d’entreprendre et l’enthousiasme à tout un tas d’entrepreneurs qui se sentent aujourd’hui coincés, empêchés, démoralisés.
Et le moral et l’enthousiasme c’est ce qu’il y a de meilleur pour l’économie !
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