Les mesures prise à l’école en France pour l’ABCD de l’Égalité (promouvoir l’égalité hommes /femmes) me paraissent à la fois très intéressante en tant que base pragmatique très adaptée aux enfants pour l’éducation de leur esprit critique en même temps appliquées à une cause mal définie (égalité de droit ou égalité de fait ?) et surtout de manière dangereuse.
Selon un sondage du PARISIEN du 6 juillet dernier, 61% des Français seraient favorables à l’enseignement de l’ABCD de l’égalité et 44% estimeraient « qu’il faut l’adapter ». Chacun aura donc sa vision et je vous en propose une qui peut, peut-être, alimenter le débat.
Dans cet article j’essaye ainsi de repérer ce que je crois être un formidable outil et ce qui me parait pouvoir être très dangereux.
Ce qui est très positif dans la méthode
appliquée c’est sa facilité de mise en œuvre pour amener l’enfant, futur
adulte, à exercer sa capacité d’analyse et son esprit critique.
Amener les élèves à repérer dans des textes de
la comtesse de Ségur ou autres les stéréotypes de pensée (fille en rose /garçon
qui joue au soldat) qui y sont prégnants me paraît excellent. C’est un
excellent entraînement à regarder les choses avec recul.
Sur le même modèle, on pourrait d’ailleurs amener chaque année les jeunes à l’analyse des croyances et affirmations de l’inconscient collectif du moment.
Deux exemples pour illustrer :
Environnement: L’analyse d’un article louant la voiture électrique
permettrait de faire se poser les questions des stéréotypes et idées préconçues
qui sont aussi en filigrane dans ces louanges. Oui on est écologique parce
que… non on ne l’est peut-être pas parce que…
Social: Droit au logement. Est-ce une évidence que c’est un droit ? N’y a-t-il
pas des contreparties nécessaires ? Cela doit-il être vrai ici et partout? Est-ce
forcément un bien? Est-on prêt à en accepter toutes les conséquences?
Faire réfléchir des jeunes sur les problèmes de
société par la méthode de l’ABC de l’Égalité me parait excellent.
C’est un peu amener des cours de philosophie et de réflexion à chaque âge de la vie, à la portée de tous et sans obligation d’une connaissance théorique préalable qui refroidi bien des jeunes en cours de philosophie.
Ce qui me parait détestable par contre, c’est
que l’on semble vouloir amener les enfants, pas seulement à découvrir, mais à
prendre position contre ces stéréotypes. On voudrait leur imposer de nouvelles
évidences et de nouveaux modes de pensée définis « ailleurs ».
C’est
très gênant d’imposer de nouveaux modes de pensée « légitimes ».
Cela me paraît manipulant et dangereux !
Faire repérer les stéréotypes, oui!
Vouloir les détruire de force ou en imposer
d’autres …
Ne sont-ce pas ces stéréotypes qui font la
variété des cultures des peuples, polis sur des siècles d’évolution?
Quand peu à peu on aura décidé que la différence
homme-femme n’est pas et ne doit pas être. Quand pour le garçon frustre, la
femme n’aura de spécificité, sans rêve par rapport à l’homme, que sa fente, que
va-t-on créer d’équilibre, ou de viols rugueux de conquête de cette fente
physique, seule spécificité ?
Ou sera le rêve, la féerie, la différence multiple sexuée?
Et pour les moins frustres, quand la différence
sera la seule capacité de procréation, veut on entrer dans une société à
l’américaine ou un contrat de vie de famille collaborative est signé entre un
homme et une femme ? « Je te respecte, tu me respecte » au cœur
avec respect d’une norme extérieure et non la construction à deux de vies
communes, aussi riches et diversifiées qu’il peut y avoir de couples différents
sur terre.
La contrainte imposée par quelques
« élites », de mutation sociétale et de mutation des pensées, décidée
dans des bureaux ministériels temporaires parisien m’a toujours paru dangereuse !
Elle
me le paraît plus encore sur ce sujet.
Apprenons aux jeunes et aux gens à raisonner, oui, et accroissons cela !
Mais arrêtons de vouloir imposer le « penser nécessaire ».
Les
lois sont faites pour légiférer les actes. Ne « légiférons » pas les
pensées.
Le petit livre rouge a été l’antidote de la créativité et de la diversité, est-ce cela que l’on veut pour la France?
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